Une satire sociale savoureuse et audacieuse entre James Bond et Alphaville
Nouvelle restauration 2K
Dans un futur proche, les gouvernements en place ont instauré un nouveau jeu mondial, appelé la Grande Chasse. Le principe : un chasseur et une victime, désignés au hasard, doivent s’entre-tuer. La règle n°1 : le chasseur connaît l’identité de sa victime, mais la victime ignore tout de lui. C’est au cours d’une de ces manches que l’Américaine Caroline Meredith, en passe de remporter sa dixième victoire consécutive, rencontre sa victime, l’Italien Marcello Poletti. Un jeu de séduction s’installe bientôt entre eux. Mais leur attirance est-elle réelle ou calculée ?
Tourné en 1965, La Dixième Victime est le cinquième long-métrage du cinéaste italien Elio Petri – auteur du virtuose Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon en 1970 –, dont l’oeuvre n’a de cesse de questionner les évolutions de la société italienne. Avec La Dixième Victime, Petri se permet une incursion dans un genre cinématographique a priori éloigné de son univers : celui du film d’anticipation ou, plus précisément, de la dystopie. Adaptée de la nouvelle La Septième Victime de l’Américain Robert Sheckley, l’intrigue se situe dans un futur proche où les gouvernements ont décidé de canaliser la violence de leurs concitoyens en organisant des traques mortelles. Avec ses comparses scénaristes – dont son fidèle acolyte Tonino Guerra –, Elio Petri transpose l’univers de la nouvelle dans une Italie futuriste en proie à l’invasion des objets, à l’intrusion des médias dans la vie privée et au culte de la jeunesse omniprésent. Bien que le film se fasse dénonciation de cette vision de la nouvelle Rome – et en cela poursuive la tradition de la dystopie au cinéma –, La Dixième Victime est avant tout une brillante et désopilante satire sociale, transcendée par une mise en scène élégante aux accents résolument « pop » avec ses décors et ses costumes avant-gardistes. Mais ce film d’Elio Petri ne serait pas aussi iconique sans la présence de ses deux acteurs vedettes, alors tous deux au sommet de leur carrière : le génial Marcello Mastroianni qui ne cesse d’enchaîner les succès depuis son rôle emblématique dans La Dolce Vita de Federico Fellini en 1960, et la sublime Ursula Andress, James Bond Girl par excellence depuis son interprétation dans James Bond contre Dr No.
À la croisée du film d’anticipation et du film d’action popularisé par la saga des James Bond, La Dixième Victime reste une oeuvre essentielle dans la filmographie d’Elio Petri, qui a autant inspiré Running Man que la trilogie Austin Powers. À découvrir dans sa flamboyante version restaurée 2K.
LA DIXIÈME VICTIME
(1965 – Couleurs – 93 mn)
nouvelle restauration 2K
SUPPLÉMENTS*
. BANDE-ANNONCE
* en HD sur la version Blu-ray
Sortie le 12 juillet 2017
dans le cadre de la "collection cinéma italien partie 1"